• Jour 115 - Vendredi 22 Avril 

     

    Une grosse journée nous attend et pour cause, nos parents arrivent en début d’après-midi ! D'ici là, nous devons :

    • obtenir le WOF (sorte de contrôle technique),
    • récupérer le colis surprise de Pia (notre maman kiwie pour ceux qui suivent),
    • faire les courses,
    • récupérer les camping-cars,
    • déposer Tanky à Amberley (1h30 de route A/R),
    • être à 14h à l'aéroport avec notre banderole surprise.

     

    Mission impossible.

     

    Les G.O donnent le rythme !Au garage dès 7h, nous espérons - sans trop d’optimisme - obtenir le précieux sésame, à savoir le WOF. Nous patientons en salle d’attente telles deux mamans et attendons le diagnostic du médecin. Le bilan tombe : Tanky est « rejected » et nécessite quelques réparations. Malgré les frais encourus, nous ne pouvons attendre et donnons nos accords pour l’opération de notre bébé. Pendant ce temps, nous courons à la poste récupérer le colis de Pia... mais celle-ci n'ouvre qu'à 10 heures. A défaut, nous profitons de cette petite accalmie pour jeter un œil aux containers style pop-urbain si représentatifs de Christchurch (à savoir que cette ville a subi une série de séismes mortels entre 2010 et 2011 qui ont détruit le plus ancien patrimoine architectural du pays).

    Nous retrouvons notre Tanky beau comme un camion neuf, soulagées d’avoir renouvelé ce contrôle technique si important. Nous retournons à la poste mais sommes renvoyées vers une autre poste... qui nous renvoie vers la poste initiale... De quoi devenir dingues, surtout avec un timing si serré ! Nous pataugeons près de deux heures entre les différentes postes et finissons par récupérer le fameux colis (bien énervées).

    Les G.O donnent le rythme !Au supermarché, nous avons l’air de deux folles tant nous courons partout avec nos caddies qui n’ont jamais été si remplis… Il est grand temps d’aller récupérer les camping-cars au magasin de location et de prendre la direction de l’aéroport (pas le temps d'emmener Tanky à Amberley). Ici, la dame - bien que fort sympathique - prend tout son temps et les petites déconvenues s’accumulent : l’engin est immense, la boite de vitesse est automatique et on doit repasser signer un papier avec les deuxièmes conducteurs avant 16 heures… La misère.

    A l'approche de l’aéroport, Bonnie ne passe pas sous la barrière restrictive de hauteur et se retrouve coincée avec l'énorme camping-car dans une route à sens unique... PANIQUE ! Heureusement, on peut toujours compter sur les locaux en cas de problèmes.

    Les G.O donnent le rythme !

     

    . 

    Nous sprintons jusqu'à l'entrée de l’aéroport avec notre banderole de compétition. Surprise ratée, les parents ont atterri depuis un moment et ce sont eux qui nous prennent de court. Les présentations faites, nous filons récupérer le deuxième camping-car avant la fermeture imminente de l’agence. Tout se fait sur le fil mais le convoi arrive sans encombre au camping de Sheffield. Personne ne fait de vieux os ce soir...

     

     

    Les G.O donnent le rythme !

     

    Présentation des joyeux parents

     -------------------------------------------------

     

    Luigi (Jean-Louis) & Isa (belle) | Famille LOPEZ (Bobo)

    54 ans et toutes leurs dents (quoi que).

    Fervents supporters du 22 et du 95.

     

    Patoche (Patrick) & Béa (trice) | Famille CHARON (Ségo)

    54 ans mais pas de cheveux blancs.

    Fervents supporters du 53.

     

    Jour 116 - Samedi 23 Avril

     

    Le vent a bercé nos sommeils et la journée commence tranquillement. On ne va pas stresser nos convives dès le premier jour ! Nous entamons Arthur's Pass, à savoir la seule route traversant les Alpes du Sud et ses hauts cols. Malheureusement, les premières gouttes ne tardent pas à arriver et les ponchos de pluie non plus ! Nous partons à la découverte de Castle Hill Limestone, un lieu assez étrange dont l'imposante collection de blocs de calcaire rappelle un vieux château en pierre.

    Les G.O donnent le rythme !

     

    Quelques dizaines de clichés plus tard, nous poursuivons la route et ses multiples points de vues jusqu'à arriver au camping d'Avalanche Creek. Tout le monde se retrouve dans le camping-car mayennais pour s'ambiancer autour de lentilles-coco  préparées avec amour par Bobo & Ségo. 

    Les G.O donnent le rythme !

    .

    Jour 117 - Dimanche 24 Avril 

     

    La nuit en altitude aura été fraiche et source de nuisances sonores plutôt inhabituelles pour nos touristes du moment. Des Kéas - une espèce de perroquet montagnard endémique de Nouvelle-Zélande réputé pour son puissant cri - se sont visiblement amusés à piqueter notre toit de « maison » dès l’aube.

    Vient l'heure des premières souffrances d’Isabelle qui doit affronter 250 marches pour rejoindre la cascade de Devils Punchbowl. Du haut de ses 131 mètres, cette dernière est impressionnante.

    Nous nous lançons ensuite dans la Arnold River Walk, une sympathique promenade en forêt qui longe le Lake Brunner. Nous profitons des tables à disposition pour déjeuner au soleil dans ce joli cadre.

    La traversée d'Arthur's Pass se termine en atteignant Greymouth. C'est ici que nous nous lançons dans la première vidange des camping-cars qui provoque un fou-rire général dont on vous épargne les explications…

    Enregistrer


    1 commentaire
  • Jour 111 - Lundi 18 Avril 

     

    Une fois le pare-brise de Tanky remplacé, nous nous lançons dans la Queenstown Hill Walkaway. Réputée pour sa progression éreintante, la grimpette est effectivement au rendez-vous (là encore, à côté de la Kepler, c’est de la rigolade). Nous montons rapidement jusqu’au sommet où la vue à 360° est spectaculaire. On retrouve Queenstown sur la droite, Crown Range à gauche, The Remarkables et le Lac Wakatipu en face.

     

    Après un dernier tour dans le centre de Queenstown – ville qui nous a beaucoup plu malgré le nombre hallucinant de touristes asiatiques – et une séance wifi chez Macdo, nous attaquons la route vers le Mt Cook jusque tardivement.

    A minuit, Bonnie s’excite tellement sur le klaxon que Ségo, plongée dans ses pensées, s'accroche en vue d'un accident. Et non, Bobo pousse juste la chansonnette à coups de « joyeux anniversaire ». ♫ ♪ ♪ ♫

     

    Jour 112 - Mardi 19 Avril | Les 23 ans de Ségo

     

    Sur la poursuite de la route, la majestueuse silhouette du Mt Cook se dessine dès les abords du Lake Pukakaki. Point dominant de la Nouvelle-Zélande, ce pic fait partie des Alpes du Sud et culmine à 3 724 mètres d'altitude. Avec son sommet enneigé rehaussé d’un superbe temps ensoleillé, difficile de ne pas s'arrêter en chemin le temps de quelques clichés.

     

    . 

    Nous nous lançons dans la Hooker Valley Track, marche d’environ 3h30 plébiscitée pour ses différents ponts de singes et son arrivée au Hooker Glacier. Les paysages enneigés et les vues sur le Mt Cook sont magnifiques et à la hauteur de leurs réputations. C’est ici qu’un petit mouton tout mignon fait son apparition en guise de cadeau d’anniversaire. « Bogoss » rejoint donc notre duo pour la suite de l’aventure !

    .

     

    .

    .

    Nous filons ensuite au Tasman Glacier situé à quelques minutes. Du sommet, la vue est assez intrigante : le paysage désertique se mélange aux morceaux de glaciers toujours visibles malgré sa fonte fulgurante au fil des années. On profite de ce panorama particulier pour trinquer aux 23 ans de Ségo.

    Cette journée d’anniversaire pas comme les autres se termine autour d'une délicieuse pizza au saumon dans un restaurant de Twizel.

     

     

    .

    Jour 113 - Mercredi 20 Avril 

     

    Le grand soleil nous invite à faire un stop au Lac Tekapo. Une ascension plutôt exténuante nous emmène jusqu'au sommet du Mont John (également accessible par la route mais on aime la difficulté). Le café astrolabe qui y trône est l’occasion d’apprécier un bon moccacino comme on les aime tant dans ce pays, avec en prime une jolie vue sur l’eau turquoise. La redescente s’effectue en quelques heures, mais cette fois par le lac puisqu'il s’agit d’une boucle. Nous atteignons tardivement une aire de camping que nous connaissons déjà au sud de Christchurch.

     

    Jour 114 - Jeudi 21 Avril 

     

    Décidément, Christchurch ne nous réussit pas. Nous commençons la journée dans les bouchons afin d'emmener Tanky au garage. Véhicule déposé, nous nous retrouvons donc à la rue sur les coups de 8h, errant avec nos gros sacs à dos à la recherche d’une douche. Après avoir récupéré notre van préféré quelques heures plus tard, nous nous rendons à la laverie automatique (youhouuu) et profitons de l'attente pour peaufiner le programme à venir de nos invités d’exception…


    2 commentaires
  • Queenstown

    .

    Jour 108 - Vendredi 15 Avril 

     

    Ce matin, on nous saute dessus au réveil pour aller promener Monsieur Monty qui crise car sa mère part une petite heure avec sa sœur. Nous voilà donc avec la poussette dès 9h (même pas eu le temps de déjeuner, la misère). On ne l’entend pas jusqu’au retour où il pique une nouvelle colère. Quelques heures à désherber le jardin puis c’est l’heure des adieux. On a aimé partager le quotidien de cette famille kiwie mais le comportement odieux des enfants nous a un peu gâché le plaisir... Pour plus de détails sur ce HelpX, cliquez ICI.

     

    Queenstown

    .

    .

     

    Nous reprenons la route et passons par Cromwell où une réplique de village avec bâtiments d’époque est joliment agencée au bord du lac Dustan. Nous continuons vers Queenstown où nous avons pris un logement pour 2 nuits, faute de campings disponibles dans le centre. Nous festoyons jusqu’à tard avec deux de nos compères de la Kepler que nous retrouvons le temps d’une soirée.

     

     

     

    Bye Bye Wanaka, Queenstown nous voilà !

    Jour 109 - Samedi 16 Avril 

     

    On commence ce weekend par un petit tour au garage pour Tanky. Cela ne s’avère  pas de bonne augure puisque personne ne peut nous prendre avant lundi ! Nous retrouvons en soirée Caroline, une amie de classe de Bonnie, elle aussi en PVT. Cette dernière nous fait découvrir Fergburger, un resto renommé sur Queenstown où l'on peut apparemment trouver les meilleurs burgers de NZ. On confirme, ils sont dé-li-cieux. Bien que nous soyons vraiment régalées, pas certaines que nous en aurions fait l’expérience à 8h du matin tels ces gros groupes de touristes. Nous finissons la soirée ensemble dans un bar sympa. On comprend mieux pourquoi beaucoup de jeunes, toutes nationalités confondues, choisissent cette ville pour poser leurs valises le temps de quelques mois ou plus.

     

    Jour 110 - Dimanche 17 Avril 

     

    Nous mettons le cap vers Glenorchy, antidote à la prisée Queenstown pour sa moindre fréquentation. La route pour s’y rendre est une merveille de par l’eau turquoise du lac et encore plus particulièrement à l’heure de l’automne avec le panel de couleurs des arbres.

     

    Queenstown

     

    Une randonnée à travers les bois nous conduit jusqu’au Lac Sullivan. Nous qui n’avions pas remis nos chaussures de marche depuis la Kepler, cela nous parait d’une facilité déconcertante. La météo n’est pas très bonne mais peu importe, les arbres nous protègent. La vue sur le lac nous parait un peu fade, celles de la Kepler encore dans nos têtes. Néanmoins, cette randonnée en musique est bien plaisante… ça nous avait manqué !

    Queenstown

    .

    L’après-midi est l’occasion d’un arrêt dans un domaine très visité de la région : Le Gibbston Valley. Les explications de la visite sont intéressantes. On apprend notamment que le Central  Otago (région viticole relativement récente) est aujourd’hui la 3ème région mondiale de Pinot Noir derrière l’Oregon et la Bourgogne. La dégustation des vins de ce domaine nous déçoit un peu… En revanche, celles du fromage et du célèbre miel Manuka (environ 80$ le pot) comblent nos papilles !

    Nous arrivons en fin d'après-midi dans un joli spot où la guitare fait son grand retour et bénéficions d’un joli coucher de soleil.


    votre commentaire
  • Wanaka ? Pas si paisible que ça !Jour 104 - Lundi 11 Avril 

     

    C’est l’heure des au revoir. Nous laissons la team derrière nous et prenons la route pour Wanaka où nous sommes attendues pour quelques jours de HelpX dans une famille. Sur la route, on se dit qu’on aurait apprécié un peu de tranquillité pour récupérer mais l’idée d’une maison chaude nous booste rapidement. A notre arrivée, nous sommes accueillies par Ian (le père) qui nous met rapidement à l’aise. Anna (la mère) est en déplacement pro à Christchurch pour plusieurs jours. Nous sommes donc là pour nous occuper de la maison, des deux enfants et de lui, comme il se plait à plaisanter. Quelques heures plus tard, les deux garnements, Jordi (4 ans) et Monty (2 ans) font leur apparition... L’ainée nous montre ses prouesses au trapèze (on hallucine), ils nous sautent dessus sur le canapé (avec leurs chaussures sinon pas drôle) puis ça se transforme en cacophonie générale dans leur superbe maison (ndlr. Wanaka est une ville aisée, la 3ème plus chère du pays pour l'immobilier). Le riz vole pendant le diner (à 17h30) et les enfants mènent le père par le bout du nez. Ils hurlent et pleurent à l'unisson pour que leur père ne sorte pas ce soir, mais celui-ci finit par y aller (dire qu’il a failli céder à la pression de sa fille…). Nous jouons donc aux super nanny jusqu'à l’heure du coucher…

     

    Wanaka ? Pas si paisible que ça !Jour 105 - Mardi 12 Avril 

     

    Le réveil se fait à base de pleurs d’enfants et de multiples caprices. Nous faisons du ménage toute la matinée et profitons du four pour cuisiner une quiche avant le retour des affreux garnements. Ça ne loupe pas puisque dès leur retour, c’est le foin jusqu’au coucher. Ils nous mettent la misère devant leur père qui a presque pitié de nous. Nous nous contentons de prendre sur nous, et de ranger, ranger et encore ranger derrière eux… Une fois les trolls couchés, Ian nous cuisine un délicieux green curry thaïlandais et nous passons une sympathique soirée à discuter autour d’un bon cru de Pinot Noir de la région.

     

    Wanaka ? Pas si paisible que ça !Jour 106 - Mercredi 13 Avril 

     

    Ce matin, on n’a vraiment PAS envie de se lever. Nous nous savons effectivement missionnées pour garder les enfants qui ne vont pas à la crèche aujourd’hui… Horrible ! Comme le père travaille depuis sa maison, c’est bien sur la crise pour qu'ils restent avec nous. Nous partons avec les deux petits monstres à l’aire de jeux puis finissons au café pour un « fluffy » (carotte du jour mentionnée par le père de bon matin, à savoir un lait chaud recouvert de chantilly et de chamallows). Nous apprécions presque le moment car ils se montrent dociles et presque mignons sans leurs parents. Nous cuisinons des pizzas maison au retour et partons l’après-midi en randonnée familiale. Ian nous emmène au Mt Iron, un beau point de vue surplombant Wanaka, et nous livre moultes explications sur les environs. Nous testons ses bolognaises pour le diner et discutons à nouveau plusieurs heures autour d'un ou deux verres de rouge.

     

    Wanaka ? Pas si paisible que ça !Jour 107 - Jeudi 14 Avril 

     

    Ce matin, c’est le branle-bas de combat car nous devons briquer la maison en vue du retour d'Anna. Ian nous demande à ce que tout paraisse « under control ». En l’absence des enfants qui ont une nouvelle fois tout mis sans dessus-dessous, nous nettoyons et rangeons la demeure de fond en comble. Nous rencontrons la fameuse Anna puis poursuivons avec le désherbage du jardin et le nettoyage des carreaux au papier journal (une astuce dont Bonnie ne se remet toujours pas).

    Nous profitons d’un peu de quiétude en fin d’après-midi : balade et bière avec vue sur le lac dans le centre de Wanaka. Au retour, les enfants sont presque couchés et la soirée ne s’éternise pas.


    votre commentaire
  • Les Great Walk sont des randonnées réputées pour la beauté de leurs paysages. On en répertorie 9 en Nouvelle-Zélande dont la durée et le niveau de complexité varient. Si bon nombre de personnes choisissent d’en faire un bout seulement (ce fut notre cas pour le Tongariro et Abel Tasman), l’effectuer dans sa totalité nécessite d’opter pour un hébergement (huttes ou camping) et implique quelques difficultés supplémentaires (transport des affaires, denrées, matériel de camping...).

    Restait alors à choisir NOTRE Great Walk. Après quelques recherches et pour des raisons météorologiques, notre choix s'est tourné vers la Kepler Track : 60 kms de marche en 3 (si logement en tente) ou 4 jours (si logement en huttes). Étant donné le prix des huttes (50 $ par nuit), nous dormirons en camping et devrons donc effectuer les 60 kms en 3 jours.

    On l'a fait !

    On l'a fait !

    .

    .

    Jour 101 - Vendredi 8 Avril | KEPLER Jour n°1 (15 kms)

     

    Pour ne pas vous mentir, la Kepler nous a un peu, beaucoup travaillées cette nuit-là. Nous nous sommes préparées psychologiquement et matériellement. A ce propos, la tente 2 places de chez Warehouse ne nous inspire pas grande confiance étant donné son prix (8 €). La pluie battante du réveil n’est pas très encourageante mais on monte tout de même la tente entre les gouttes pour vérifier qu’il ne manque rien. A ce moment précis, on réalise qu'il s’agit d’une tente de festival, c’est à dire sans doublure et inadaptée aux vents violents et aux fortes pluies. Les conditions météorologiques devant être en notre faveur, on décide de prendre le risque et de partir avec. Grande coïncidence, nous retrouvons sur le parking deux américains qui avaient fait demi-tour deux jours auparavant après nous avoir vues pousser le van accidenté.

    Le ciel se découvre peu à peu et c’est finalement sous le soleil et depuis le Rainbow Carpark que nous enfilons nos horribles sacs à dos dont on ne préfère pas connaitre le poids (probablement entre 12 et 15 kilos). Après 3 minutes de marche, nous papotons botanique avec Constantin, un allemand visiblement expert en champignons. Deux heures plus tard, ce sont les américains qui nous rejoignent. On ne s’en doutait pas à ce moment mais ce sera finalement la constitution de l’équipe des 3 jours à venir.

    Après un déjeuner au bord du lac et quelques ricochets, nous repartons pour quelques kilomètres vite avalés jusqu’au premier camping de Broad Bay.

     

    .

    On l'a fait ! 

    L’emplacement est rudimentaire (deux toilettes sèches, un tank d’eau de pluie et deux tables en bois) mais le spot à proximité du lac est superbe. Nous passons la soirée avec l’équipe à bavarder au bord du lac. Au moment de se coucher, les couches de vêtements pleuvent* : la nuit sous les arbres s’annonce glaciale. Nous ne sommes pas les pires, les américains dorment dans des hamacs !

    * Col roulé + pull n°1 + pull n°2 + sweat + doudoune + écharpe + bonnet + gants + deux leggings + deux paires de chaussettes = allure de bonhomme Michelin + impossibilité de bouger dans le duvet… 

     

     

    On l'a fait !

    .

    Jour 102 - Samedi 9 Avril | KEPLER Jour n°2 (23 kms)

     

    Préalablement averties, cette journée s’annonce des plus difficiles puisque 10 à 12 heures de marche (selon les sources) nous attendent avec un bon dénivelé. Le départ normalement prévu au lever du soleil s’effectue finalement vers 9h car le réveil semble avoir eu aussi froid que nous… Il n’a jamais sonné ! Nous attaquons le parcours avec le sourire bien que légèrement courbaturées de la veille.

    Ça commence fort, très fort. L’air de la forêt est humide, le sac à dos pèse sérieusement en montée et on n’en voit pas le bout. Ça grimpe, grimpe et grimpe encore. Les garçons trouvent aussi la portion difficile, ce qui nous rassure un peu. Après cette série interminable de lacets où nous laissons beaucoup d’énergie, nous atteignons le haut de la forêt et bénéficions d'une première vue sur le lac Te Anau. Nous atteignons la première hutte quelques kilomètres plus loin, l’occasion de faire une bonne pause et de recharger les gourdes. Requinqués, nous faisons un détour facultatif d’une quarantaine de minutes pour aller visiter une grotte. Après cet épisode de franches rigolades (une lampe pour 5), nous repartons de plus belle. On ne cesse de monter et la vue sur cet immense premier lac est de plus en plus incroyable. On aperçoit le sommet qui nous semble encore bien loin... mais on tient le coup heures après heures. Solidaires, les garçons – qui vont définitivement plus vite - nous attendront toujours plus loin. Les nuages et la pluie se mêlent à la bataille lorsque nous atteignons toutes les deux le sommet. On ne voit plus grand-chose et rate le sentier menant au pic avant de s’en rendre compte une dizaine de minutes plus tard. Nous ne nous sommes pas lancées dans ce challenge pour louper le point culminant ! Nous faisons donc demi-tour et, par chance, le ciel s’est totalement dégagé entre temps. Nous sommes certes les plus lentes de l’équipe mais aussi les uniques à avoir gravi le sommet ! Nous y montons sans sac et sans aucun regret : la vue à 360° est incroyable. Lors de notre déjeuner tardif avec vue sur le Lac Manapouri, nous pensons que le plus dur est derrière nous... Or, les heures suivantes s’avèrent particulièrement éprouvantes. Nous continuons de grimper, passons sur des crêtes vertigineuses, descendons puis regrimpons : notre corps est totalement en compote et on n'est pas au bout de nos peines... La tombée de la nuit approche ainsi que la réelle descente. Ségo la savoure presque et trottine avec son backpack, Bonnie y laisse ses genoux et peine sérieusement à avancer. La nuit tombe et l’avancée devient compliquée malgré nos petites lampes frontales. L’allemand reste avec nous par solidarité (et tant mieux car la forêt de nuit, ça fait peur).

    On l'a fait !

    .

    En tête du convoi, Ségo pousse un cri aigu à la vue d’une étrange forme… Il s’agit en fait d’un kiwi, ce fameux oiseau que tout le monde espère apercevoir en Nouvelle-Zélande (ils ne sortent que la nuit et sont très compliqués à trouver). Nous nous taisons et diminuons les lumières pour mieux l'observer. Quelle surprise, ce n’est pas un mais en fait deux d’entre eux qui nous tournent autour sans gêne pendant plusieurs minutes. Nous repartons presque émus et atteignons ENFIN le camping. Nous mangeons tous ensemble et partageons un chouette moment avec les autres campeurs. On s’achève en montant la tente de nuit et nous couchons bien exténuées.

     

    On l'a fait !

    .

    Jour 103 - Dimanche 10 Avril | KEPLER Jour n°3 (22 kms)

     

    Cette nuit en altitude est encore plus froide que la précédente et un rien nous réveille (le bruit du vent, la pluie, l’inconfort de dormir les pieds sur notre sac à dos…). Au petit matin, c’est un Kéa (sorte de perroquet) qui nous réveille car… il grignote notre superbe tente ! Trop tard, elle est trouée. A peine debout, on réalise à quel point nous sommes cassées (ce n’est pas comme s’il restait 22 kms à faire…). On se rassure comme on peut autour d’un petit déjeuner sympathique entre randonneurs. La pluie cesse – dommage, on voulait tester nos superbes ponchos sac poubelle – et les kilomètres s’enchainent dans la bonne humeur. Afin d’éviter aux muscles de refroidir, nous minimisons les pauses et essayons d’avancer au plus vite.

    Nos pieds sont tellement douloureux que l’on en oublie le poids du sac à dos. Nous ne pouvons compter sur le déjeuner au bord du lac pour nous relaxer car les sandlies (ndlr. des mouches des sables qui piquent et démangent jusqu’à un mois) nous attaquent par centaines. Nous arrivons épuisées mais aussi euphoriques au point de départ où notre Tanky national nous attend sagement. Après une douche plus qu’appréciée, nous retrouvons l’équipe autour d’un chouette barbecue en plein air sur les rives du lac Te Anau. Nous poursuivons la soirée autour de bières bien méritées au milieu de Tanky (6 personnes dans le van -> maintenant on sait que ça rentre !).

     

    On l'a fait !

     

    « La Kepler ? La plus belle mais aussi la plus dure randonnée réalisée jusqu’à maintenant dans ma petite vie si l’on prend l’ensemble de ses paramètres en compte (dénivelé, durée, port de l’ensemble du matériel, etc.). Outre ces paysages somptueux à ne laisser personne indifférent, nous avons eu la chance de la réaliser dans la joie et bonne humeur au milieu de cette équipe cosmopolite. Sur certaines portions éprouvantes (pour moi l’alternance descentes/montées du jour n°2), l’esprit de groupe nous a toujours tiré vers le haut. Je suis une fana des montées, j’ai été servie. Néanmoins, grimper avec un backpack d’une petite quinzaine de kilos ne nécessite définitivement pas le même effort ! Ce  challenge maintenant accompli me donne une envie : revenir un jour en NZ pour réaliser chacune des Great Walk du pays ! Randonner pendant 3 jours à se sentir complément coupée de la société, c’est tellement bon ! » [Ségo]

     

    « Probablement le challenge dont je suis le plus fière à ce jour. Ce n’était pas sans peine mais tout le monde s'est serré les coudes pour avancer. C’est incroyable comme des liens créés en 3 jours peuvent être forts quand il s’agit de traverser ensemble une telle aventure. Je suis déjà nostalgique de cette incroyable Great Walk qui a, certes, mis mon mental à rude épreuve, mais m’a surtout permis de me dépasser et d’en prendre plein les yeux. Physiquement éprouvant mais je n’ai qu’une hâte : recommencer. » [Bobo]

     

    La Kepler en images...

     


    3 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique