Jour 98 - Mardi 5 Avril

Nous avons plusieurs heures de route devant nous aujourd’hui pour remonter vers Cardrona. En chemin, l’excitation est palpable : nous avons enfin quitté Riverton - la ville où personne ne voulait de nous... - et le programme des jours à venir s'annonce fort en émotions ! A l’approche de Queenstown, nous découvrons le lac Whakatipu dont la vue en fin de journée est à couper le souffle. Nous nous arrêtons en ville chez Warehouse pour nous équiper en vue de l'épisode sportif à venir (tente, matelas, gants, bonnets...), puis profitons de la civilisation pour aller boire une petite bière (ou deux).

Jour 99 - Mercredi 6 Avril

Ce matin, c'est cheval ! Nous arrivons presque à l'heure chez Debby, notre accompagnatrice du jour et propriétaire du ranch. Les explications pour communiquer avec notre partenaire du jour se font dans un anglais bien rapide. Quelques minutes plus tard, nous nous retrouvons au pas puis au trot au milieu des hautes herbes sèches. Les lapins sauvages courent dans tous les sens, les montagnes environnantes sont comme souvent impressionnantes et les moutons mérinos font les fous sur le chemin... Debby est non seulement passionnée par ses chevaux mais aussi par sa région. Cette dynamique femme d’une quarantaine d’années nous donne de nombreux conseils et nous régale de toutes sortes d’explications et d’anecdotes sur la nature. A la fin des deux heures de balade privée (une autre française et nous deux), nous sommes sur un petit nuage ! Nous nourrissons notre cheval d’une manière plutôt inattendue et discutons encore un moment avec Debby dont la sympathie et l’énergie nous restera.

« Au souvenir d’il y a quelques années où je pouvais me jeter dans les orties du bas-côté à la simple présence d’un cheval, je remercie Bonnie de m’avoir poussée à me lancer ! Le petit stress du début vite oublié, j’ai adoré et me suis finalement sentie en parfaite confiance avec le cheval grâce à Debby. Et puis, quoi de mieux que de monter pour la première fois dans ce merveilleux paysage escarpé ! » [Ségo]

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Dans l’après-midi, nous entamons la fameuse route jusqu’à Milford Sound. Étant donné qu’il ne pleut pas - fait rarissime puisqu'il pleut environ 300 jours par an ! – nous voulons pousser un maximum d’ici la tombée de la nuit. Nous nous arrêtons aux premiers points de vue, jusqu’au lieu du drame… A l’un d’entre eux, nous reculons et, voulant éviter les bosses, nous enlisons le long d’une clôture. Tanky est totalement bloqué et la nuit va tomber... Ségo s’extirpe de la fenêtre tandis que Bonnie fait des grands signes d’appel au secours à la première voiture qui passe et… s’arrête. Ce touriste américain nous sauve de ce pétrin dont nous ressortons tout de même avec un phare arrière cassé. Tout ça pour une photo de nuage ressemblant à un coton-tige...

Jour 100 - Jeudi 7 Avril

La météo ne s'est pas trompée à savoir que la journée commence sous la pluie. Malgré un temps exécrable, la route qui serpente le Fiordland (2h30 sans les stops) est incroyable. Nous capturons entre les gouttes ces fines, longues et spectaculaires chutes se faufilant le long des falaises abruptes. Malheureusement, le mauvais temps nous empêche d'apercevoir le somptueux Mitre Peak, normalement visible depuis l'extrémité de la route des Milford Sound.

Lors de la seule micro accalmie de la journée, nous laissons tout en plan pour foncer au gouffre du chiasme. Ici, la puissance de la nature nous laisse bouche-bée. Le débit alimenté par les précipitations de la journée fait trembler le pont sous nos pieds !

On consacre la fin de la journée aux derniers préparatifs pour demain... Le stresse monte !

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Jour 94 - Vendredi 1er Avril

Le camping du DOC (District of Conservation) où nous avons amené notre Tanky national hier soir est top ! Nous n’avons qu’une hâte au petit matin, à savoir :

• Mettre le réveil pour observer le lever de soleil (étape facultative).

• Ouvrir le coffre depuis le lit pour admirer la vue tout en restant blotties sous la couette.

• Prendre le petit-déjeuner au lit et SAVOURER le moment. 

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Aujourd’hui, cela fait trois mois jour pour jour que nous sommes arrivées dans ce merveilleux pays ! On souhaite fêter ça autour d’un bon gâteau au chocolat et nous lançons donc dans une nouvelle expérience culinaire au réchaud... Après plusieurs tentatives de cuisson, la technique du mug-cake au bain marie est indéniablement la plus concluante. On pense sérieusement à sortir un livre de cuisine prochainement…

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Notre traversée des Catlins se poursuit. Nous faisons un stop par la Gipsy Caravan (5 $), un endroit complètement déluré créé de toute pièce par un monsieur aussi perché qu’ingénieux. Une manivelle qui traine déclenche les tentacules d’une pieuvre géante cachée dans les buissons, les touches d’un piano activent des dentiers en plastiques, des lumières ou encore des vieilles stations radio… On touche à tout comme deux enfants et nous émerveillons de ce bric à brac de génie.

On organise ensuite, certes avec quelques jours de retard, une chasse aux œufs dans Tanky ! Plutôt rigolo de se chronométrer tour à tour à les chercher dans le van… Bon, nos voisins de parking se sont un peu demandés ce que l’on fabriquait…

Pour le reste de la journée, les cascades sont à l’honneur ! Quelques minutes de marche nous conduisent aux jolies Purakaunui Falls dont le débit est presque relaxant. Nous arrivons ensuite aux impressionnantes McLean Falls, les plus hautes des Catlins avec ses 22 mètres. C’est à cet endroit même et seules au monde que nous fêtons nos trois mois d’aventures autour du mug-cake plutôt bien réussi !

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Jour 95 - Samedi 2 Avril

Après une petite séance de sport en bord de mer, nous terminons la visite des Catlins par Slope Point. Un lieu fort en signification plutôt qu’au décor sensationnel puisqu’il s’agit du point le plus au Sud de la Nouvelle-Zélande !

Retrouvant un peu de civilisation dans la ville d’Ivercargill, nous nous rendons à un concert de piano. Mathias Piano Man est un pianiste belge connu sur Queenstown. Nous voulions tester un concert ici et c’est effectivement particulier puisque nous nous retrouvons à une petite vingtaine de spectateurs seulement… Ces deux heures de piano nous conquièrent toutes deux et nous envoient loin dans nos pensées. Au final, nous restons discuter un bon moment avec le pianiste et son ami photographe. Nous sympathisons, nous moquons gentiment des belges et des français puis repartons chargées de flyers pour lui faire un peu de com. Les deux CDs achetés nous rappelleront ce chouette moment jusqu’en France !

Jour 96 - Dimanche 3 Avril

R.A.S en cette journée hormis :

• Une pause wifi dans un café sympa de Riverton à écrire à de potentiels hôtes HelpX. La région est malheureusement saturée de demandes…

• Une soirée itinéraire pour le séjour des parents à qui l’on réserve un concentré explosif et un brin sportif de la Nouvelle-Zélande !

Jour 97 - Lundi 4 Avril

Un programme sensiblement similaire à celui de la veille, sauf que c’est à notre planning que l’on doit consacrer du temps aujourd’hui ! Les journées à venir s’annoncent alléchantes... Nous sommes par ailleurs acceptées par des hôtes HelpX mi-Avril sur Wanaka, ça promet ! Le mixeur commence à manquer pour la soupe maison, la paëlla fait son retour en guise de consolation.

Jour 91 - Mardi 29 Mars

Les nuits en van commencent à être vraiment fraiches et frôlent probablement le négatif. Nous nous levons de bon matin pour récupérer deux beaux vélos à Middlemarch. Aujourd’hui, nous allons en effet découvrir l’Otago Train Rail, une ancienne voie ferrée utilisée du début 19^ème aux années 1990. Pour la petite histoire, ce chemin de fer ralliait à l’époque les petites localités aurifères des terres à Dunedin. Suite à l’abandon du tronçon entre Middlemarch et Clyde, les rails ont été ôtés sur 150 kms et le sentier est désormais accessible en vélo.

Au fil de la journée, nous traversons moultes montagnes et champs de moutons/vaches, observons un gros buffle effrayant, franchissons des ponts en bois, parcourons un tunnel d’époque et admirons les gares et bâtiments rétro qui semblent figés dans le temps.

Sur le retour, nous sommes stoppées par un fermier en plein déménagement. Il déplace en effet ses 1200 moutons d’un champ à un autre... On regarde l’action comme deux parisiennes.

Au final, sur les 65 kms effectués dans la journée (dont 10 sous pluie battante), nous n’aurons croisé que quelques locaux. Le jeune tchèque du magasin de location nous confie que ce coin de la Nouvelle-Zélande est peu prisé des jeunes voyageurs. Nous constatons cela en soirée dans le seul pub du village où nous savourons la pinte de la récompense. Nous clôturons quelques heures plus tard cette soirée avec un groupe de jeunes tondeurs de moutons bien rustiques ! Ils n’ont jamais vu de françaises de leur vie et situent difficilement notre pays (pire que Bonnie en géo !).

Entre la mauvaise digestion des burgers, le froid et les courbatures post-vélo bien plus intenses qu’après le Tongariro (!), on passe une très mauvaise nuit…

Jour 92 - Mercredi 30 Mars

Les campings gratuits n’existant pas dans la région, nous enchainons contre notre volonté les « nuits de gangsters » (ndlr. n’importe où soit non autorisées). Cela n’est jamais très reposant car nous avons toujours un peu peur d’être dénoncées. A défaut, on ne traine pas ce matin et sommes rapidement sur le qui-vive pour une randonnée en musique au Sutton Salt Lake. A l’image de cette région inexplorée, le parking est désert et le restera. Nous sommes seules au monde sur ce magnifique sentier qui bénéficie encore des rayons du matin. Le paysage aride, lunaire et rocheux semble sorti de nulle part. Le lac asséché, en sel et à la couleur grisâtre est une toute aussi bonne surprise.

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Jour 93 - Jeudi 31 Mars

Après un petit détour par la piscine où l’on savoure quelques longueurs, nous entrons dans une nouvelle région particulièrement sauvage dont Balclutha est la porte d’entrée. Les Catlins, ce sont en effet 1,900 km² pour 1200 habitants... Kaka Point et Nugget Point constituent nos deux points d’intérêts pour l’après-midi. Autant le premier ne mérite pas de réel arrêt (surtout par temps de pluie…), autant le deuxième gagne à attendre une petite accalmie pour se rendre en une vingtaine de minutes à son phare. Les impressionnantes falaises abruptes n’empêchent pas une végétation visiblement téméraire de s’y installer… La vue depuis le phare est prenante bien que l’on se demande encore : en quoi ces rochers ont-ils une forme de nuggets ? 

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Jour 89 - Dimanche 27 Mars

On quitte l’hôtel ce matin. Cette petite escale était exactement ce qu’il nous fallait pour relancer pleinement les aventures. Un crochet en ville nous emmène à Baldwin Street, rue répertoriée au Guiness des Records comme la plus pentue du monde avec son inclinaison de 35 %.

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C’est ensuite sous le soleil que nous nous rendons à Tunnel Beach en ce dimanche de Pâques. Cette portion de côte, accessible après une petite demi-heure de randonnée, est absolument ravissante. Un tunnel étroit et presque caché nous emmène sur une magnifique plage qui ressemble vaguement à celle de Wharariki...

Nous attaquons plus tard l’Otago Peninsula avec une randonnée de 2 heures. La marche vers Lovers Leap puis The Chiasm nous réserve une végétation farfelue, des falaises vertigineuses et des moutons on ne peut plus photogéniques.

On remonte en soirée un peu plus au nord pour y dormir en prévision de demain. Nous avons en effet loupé un bel endroit que nous souhaitions voir sur la route vendredi.

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Jour 90 - Lundi 28 Mars

Le camping en bord de mer est propice à une séance de sport en plein air. Footing, squats, burpies, abdos… on n’a jamais été si motivées ! Nous atteignons en fin d’après-midi les Maoreki Boulders, de gros rochers sphériques éparpillés sur la plage. Les guides touristiques les assimilent à des œufs de dinosaures échoués ou encore aux billes d’un enfant géant… Ce qui est sûr, c’est que leur présence sur ce petit périmètre interroge. Coup de chance, nous arrivons sur le fil puisque la marée - presque à son apogée - nous permet encore d’y accéder et de prendre quelques photos sympas sous un bon éclairage.

Nous roulons en soirée vers le fin fond de la Nouvelle-Zélande. La route empruntée quasi-déserte nous laissera quelques souvenirs impérissables, comme la possibilité de photographier Tanky depuis le bord de la route ou encore de voir des peaux de bêtes mortes étalées sur plusieurs kilomètres (sacrée drôle d’idée qui nous aura bien fait rire) !