• Le Mont Yasur et bien + à Tanna

    « Mieux vaut tard que jamais » Toutes nos excuses pour ces 5 mois de retard... Le retour de Ségolène en France et la poursuite du voyage de Bonnie en Asie ne nous ont pas permis de synchroniser nos temps libres pour la co-rédaction des articles. Bien que l'intérêt ne soit plus le même à présent, il nous tient toujours à cœur de finir ce blog. Nous nous y remettons donc maintenant, en espérant que vous apprécierez toujours autant la suite des aventures !

    Le Mont Yasur et bien + à Tanna

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    Jour 154 - Mardi 31 Mai

     

    Le jour se lève à peine que nous sommes déjà dans la rue à héler un taxi pour se rendre à l’aéroport. Une fois sur place, nous constatons qu'il n'y a aucun contrôle. En bref, il est aisé d'embarquer avec aérosols et couteaux suisses sur soi ou dans son bagage à main (de quoi nous rassurer...). Le vol à bord de l’avion à hélices - d’une trentaine de passagers tout de même - dure moins d’une heure. A l’approche de l’atterrissage, pas de piste en vue jusqu’à ce que ça finisse par freiner un peu sec… Même pas peur !

    Alors que nous attendons nos bagages,  Joseph – notre contact du village – vient à notre rencontre. Il nous conduit ensuite jusqu'à son village, à savoir la communauté Imaeialone . A notre arrivée, nous sommes un peu intimidées par les habitants qui sortent tour à tour de chez eux pour se placer presque religieusement en arc de cercle devant nous. Joseph nous explique que ce sont les 4 familles dans lesquelles chacune d’entre nous sera logée. L’attribution se fait selon la remise d’un  collier de fleurs par la femme. Le hasard fait que nous nous retrouvons toutes deux voisines : Bonnie chez Judith qui parle anglais et Ségo chez Marie-Stella et Joseph (respectivement francophone/anglophone). Nous les suivons et découvrons nos chambres. Ségo a le droit aux regards ébahis ainsi qu’aux poignées de main timides de tout un groupe de jeunes enfants. Et oui, Marie-Stella est la maitresse du village et ne donne exceptionnellement pas cours ce matin car nous sommes là... Après de premiers échanges toutes les 4 autour d’une galette d’Igname et de papayes fraiches, l’invitation à visiter la plage située à quelques mètres ne tarde pas. ELe Mont Yasur et bien + à Tanna n chemin, nous rencontrons le staff chinois de Zi Qian qui nous réserve également un accueil bien chaleureux. Difficile d'imaginer que dans quelques mois un complexe écologique au design moderne dénotera dans ce paysage pour le moment vierge de toute infrastructure… Passons, si nous sommes là aujourd’hui, c’est bien grâce à Zouzou (ndlr. super surnom attribué à Zi Qian). La visite des alentours se poursuit avec Zoula, une villageoise chez qui personne ne loge mais qui nous offre pourtant le déjeuner. Nous regardons la préparation d’un air émerveillé. En extérieur, sur une natte et en tailleur, c’est ainsi que l'on mange ici. Notre immersion dans le village suit son cours jusqu’au départ en début d’après-midi vers le Mont Yasur – un volcan actif faisant la renommée de l’ile de Tanna ainsi que du Vanuatu.

     

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    Nous voilà dans la benne du taxi en présence de Joseph et Zoula qui vient s’entasser avec nous à l’arrière. On nous avait annoncé les deux petites heures de route comme particulièrement « tape-cul » et c’est bien le mot. Vent, poussière, trous, mais aussi sourires et salutations joyeuses des habitants croisés sur la route rendent le trajet particulièrement unique. Le désert de sable volcanique noir nous indique que nous sommes presque arrivés à destination... Nous payons les droits d’accès au volcan (60 €/pers. avec la récente augmentation, ça fait mal !). A défaut, les guides sont des plus souriants et notre visite s’amorce par une séance coutumière où nous sommes invitées à danser avec les touristes du jour. On nous informe que le volcan est aujourd’hui à son niveau 2 et que son accès est donc possible. Un petit quart d’heure de grimpette nous permet d'atteindre le premier point de vue… 

     

    1er point de vue : Il fait encore jour et nous atteignons la crête circulaire dessinant le cratère. Des ballons de fumée émanent de ce dernier sans même que nous puissions encore l’apercevoir.

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    2ème point de vue : Notre progression continue sur la crête vertigineuse sur laquelle il faut bien regarder où l'on pose les pieds au risque de tomber d'un côté ou de l'autre (Luigi, tu aurais adoré...). La vision n’offre rien de plus et on doute presque du soi disant spectacle qui nous attend.

    3ème point de vue :  La nuit est presque tombée, le volcan gronde et cela devient vraiment impressionnant. On distingue la couleur orange associée à la lave en ébullition. L’excitation monte...  

    4ème point de vue : Il fait désormais nuit noire et c’est l’apothéose. Des explosions de laves jaillissent sans prévenir. L’air est irrespirable et la chaleur se fait sentir quelques secondes après les plus grosses d’entre elles. Tout le monde est subjugué par le spectacle. On s'assoit et contemple cette merveille de la nature une bonne quarantaine de minutes.  

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    La redescente à pied est assez périlleuse puisqu’elle s’effectue à la lampe torche et aux lumières de portables. Invitées à nous remettre de nos émotions autour d’un buffet de fruits frais, nous reprenons ensuite la route vers le village. Personne n’est cette fois motivé pour réitérer la combinaison vent/poussière/trous depuis la benne du pick-up, si bien que l’on s’entasse à 5 sur la banquette arrière. De retour au village totalement assoupi, nous retrouvons Judith et Marie-Stella qui ont veillé jusqu’à notre retour et préparé le repas. Bonnie dine en regardant la confection des beignets du lendemain par Judith tandis que Ségo discute de sujets divers et variés avec Marie-Stella et Joseph. Nous nous endormons exténuées dans nos habitats respectifs, heureuses de ce que nous a réservé notre journée.

     

    Le Mont Yasur et bien + à Tanna Jour 155 - Mercredi 1er Juin

     

    Nous savons qu’un riche programme nous attend aujourd'hui. Une grande partie des habitants s'est en effet mobilisée pour nous offrir une journée que l'on gardera en mémoire. Objectif ? Nous faire tester les activités qui seront proposées aux clients du futur complexe touristique. En échange de la réalisation de celles-ci à titre gracieux, nous joueront les cobayes humains. Deal que nous acceptons avec grand plaisir !

    Avant d’attaquer ce programme, nous avons la chance de pouvoir assister à la classe des petits et participons gaiement aux chants et récitations du jour. Nous esquissons des sourires devant l’orthographe de certains mots enseignés dans cette école francophone (ndlr. les cours sont donnés en français ou en anglais au Vanuatu).

    Quand Marie-Stella nous demande si nous pouvons apprendre une chanson à la classe, nous sautons sur l’occasion avec Bonnie. Après une rapide explication du principe, nous nous dandinons donc sur... un joyeux "tchic et tchac". Un très chouette moment de rigolade pour tous que l'on n'oubliera pas de sitôt ! Les enfants en redemandent et rient aux éclats… Nous  leur remettons quelques crayons et cahiers apportés de NZ qu'ils ne tardent pas à utiliser pour dessiner tout sourire en notre compagnie.

     

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    Il est déjà temps de laisser les enfants car nous sommes attendues pour débuter les activités avec Charly et Zoula comme guides. Nous avons la surprise (bonne ou mauvaise ?) de faire l’objet des premiers clichés et vidéos de l’équipe chinoise de « production audiovisuelle » diligentée par Zi Qian. On comprend ici la fine stratégie de l’entrepreneur derrière cette journée : faire un maximum de photos de nos 4 profils occidentaux en pleine immersion dans la vie locale dans le but de les réutiliser pour la promotion et commercialisation du complexe... Suivies par les équipes de caméramans telles des célébrités, nous prenons la direction de la plage où l’on observe les jolis poissons bleus azur affluer sous les lancers de noix de coco fraiche. Notre chemin continue vers la lisière de forêt. Une allée nous conduit dans un « nakamal » où nous sommes invitées à prendre place sur les troncs. Nous sommes un peu intimidées et encore plus particulièrement lorsque l’ancien de ce village promulgue un discours d’accueil solennel à notre attention. Une fois n’étant pas coutume, celui-ci est succédé d’une danse locale où toutes générations unissent en harmonie leurs voix et pas de danse. Invitées à les rejoindre, nous faisons de notre mieux mais ce n’est pas si facile ! Qu’importe, le moment est fort… La sensation provoquée par les tapements de pieds des hommes mêlés aux chants des femmes et enfants est difficilement descriptible par des mots.

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    Émues, nous poursuivons notre chemin à travers la jungle. Nous arrivons devant une grotte où des locaux déguisés d’une manière plutôt flippante sont cachés à l’intérieur. Ces derniers sont là pour rappeler les anciens modes de vies de leur tribu. De retour au village, nous disposons d’un peu de temps libre. On nous prévient par talkie-walkie (rien que ça...) que l’équipe chinoise ainsi que tous les habitants du village  nous attendent à la plage. Nous les rejoignons pour un incroyable déjeuner. Chacun a préparé des plats de sa culture, l'ensemble est délicieux et convivial à souhait. Nous dansons avec les habitants qui ne s’arrêtent décidément jamais de chanter… tout comme les photographes qui n’arrêtent pas de nous prendre en photo (gloire au morceau de feuille de chou dans les dents).

    L’après-midi se passe à la mer. Nous nous croyons en plein Koh-Lanta à bord de la pirogue artisanale qui se révèle en fait pas bien étanche... Bonnie vide l’eau du bateau avec tout son amour mais surtout à l’aide d’une noix de coco vide (super astuce...) ! Nous partons ensuite pour une virée plongée-tuba. Une dizaine de villageois nous accompagne dans l’eau. Les débuts sont un peu compliqués pour Ségo et Sarah qui n’ont pas eu la chance de trouver des chaussons à leur taille et peinent à prendre appui sur les coraux. Une fois sous l’eau, nous nageons dans l’eau turquoise et découvrons une énorme brèche de plus de 20 mètres de profondeur. Vagues et courants nous font de belles frayeurs mais encore une fois, les locaux nous aident. De retour sur le sable, nous les remercions chaleureusement et leur glissons qu’il faudrait un peu plus de mesures de sécurité pour réaliser cette activité avec les futurs visiteurs. Ségo s'étant abimé le pied dans les coraux, Zoula arrache sous nos yeux une petite plante qu'elle brise afin d'appliquer le liquide intérieur sur la plaie. Nous qui nous questionnions sur la médecine locale... Nous papotons avec les habitants le reste de l’après-midi sur de nombreux sujets, et réalisons à quel point nos quotidiens sont diamétralement opposés...

     

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    En début de soirée, nous déballons des sachets de perles achetés en NZ sur une natte, dans l'espoir d'attirer les enfants. Étonnamment, les premières à « oser » nous rejoindre sont des jeunes filles entre 15 et 20 ans. Nous qui pensions n'intéresser que les petites, hommes et femmes de tout âge déboulent progressivement. La guerre pour le plus beau bracelet est déclarée ! Bonnie lance ensuite le jeu de l'éléphant géant (jeu de rapidité consistant à taper la main de son voisin avant lui à l'annonce du "Badaboum"). L’excitation est générale et les parties s'enchainent.

     

     

    Le Mont Yasur et bien + à Tanna

    C’est enfin l’heure de diner chez le chef du village. Assise parmi les habitants, Joseph nous demande de nous lever... Il prononce alors un discours dont la gentillesse et la bienveillance nous émeut jusqu’à fondre en larmes. Nos familles respectives nous offrent des petits cadeaux confectionnés par leurs soins. Sacs tressés à la main, collages de plumes, nous essayons tant bien que mal à faire face au trop plein d’émotions de la journée. Difficile de trouver les mots pour les remercier... Ségo se lance pour le groupe devant tous les visages souriants puis chacune y va de son petit mot…

    Les femmes du village ont préparé de nombreux plats et nous sommes invitées à nous servir les premières. La soirée se poursuit en danses et chansons : les hommes à la guitare, les femmes au chant, les enfants à la danse. Nous ne nous lassons pas de les écouter et les suivons tant bien que mal dans leurs compositions. Bonnie danse à n'en plus finir avec les enfants qui l'habillent même de la jupe en paille traditionnelle.

    De retour dans nos foyers respectifs, Joseph et Marie-Stella remettent à Ségo un second cadeau symbolisant l’appartenance à leur maison à vie… Tandis que Gloria, une jeune lycéenne résidant sous le toit de Judith, offre à Bonnie son propre sac en symbole de leur amitié. Nous ne pouvions pas rêver mieux comme soirée de fin...


  • Commentaires

    1
    happy mom
    Mardi 20 Décembre 2016 à 20:10

    Génial ce périple ! Quel sens inné de l'hospitalité ont les habitants, c'est incroyable, je comprends comme on peut en être émue ! 

    J'ai compris aussi et comment Bonnie avait "gagné" ces débris de corail qui se sont incrustés sous la peau de sa plante de pied et qui la démangent particulièrement à chaque pleine Lune... On va recourir aux bons vieux dermatos français pour faire enlever ça...

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